Tout d’abord, soyez respectueux et laissez une bonne image.
Ne vous laissez pas envahir par les stéréotypes et ne pensez pas que l’on souhaite vous arnaquer constamment. Évitez de juger trop hâtivement une situation que vous ne comprenez pas. Malgré quelques similitudes, vous êtes dans une culture différente de l’Europe. Soyez vigilant mais pas trop. Si vous êtes ouvert et que vous n’avez pas peur, il y a peu de chance qu’il vous arrive quelque chose. Sachez toutefois reconnaître les situations délicates, notamment dans les grandes villes. Demandez aux habitants les lieux où vous pouvez vous rendre sans crainte. Ne vous promenez pas tard le soir en solitaire dans des quartiers sensibles, no dar papaya (ne montrez pas de signes ostentatoires de richesse), mais ne soyez pas parano non plus. Les Colombiens sont bienveillants, ouverts, accueillants, cherchent le partage et chérissent l’étranger. Par ailleurs vous rencontrerez beaucoup moins de problèmes de vols ou d’insécurité à la campagne.
Les adresses.
En ville, elles sont généralement composées de calle et carrera (l’une perpendiculaire à l’autre), divisées en cuadras (pâté de maisons), suivies du nom du barrio (quartier). Exemple : Carrera 2 # 9-44, La Candelaría, Bogotá signifie que vous vous trouvez dans la carrera 2 à l’intersection avec la calle 9, au numéro 44, dans le quartier de La Candelaría à Bogotá. Dans les campagnes, cela devient plus compliqué, les municipios (municipalités) étant divisées en plusieurs vereda (communes). Souvent les adresses ne sont pas précisées comme en ville, il vous faudra donc demander aux locaux en indiquant le nom du lieu ou de la personne que vous souhaitez rejoindre.
Sachez être patient.
Les notions du temps et d’espace ne sont pas les mêmes, les habitudes varient selon le lieu où vous vous trouvez et vous serez souvent confronté à des réponses imprécises. Il existe même des termes imprécis pour répondre de manière encore plus imprécise. Par exemple, ahora veut à la fois dire «avant», «maintenant» et «après». Et son diminutif ahorita veut dire «un petit peu avant» ou «un petit peu après». A vous de choisir la bonne option... N’hésitez pas à aller vers les gens pour demander de plus amples informations sur un lieu que vous souhaitez visiter ou une personne que vous souhaitez rencontrer. Reprenez-vous y à plusieurs reprises lorsque vous vous sentez perdu sur un sentier de randonnée. Ne vous agacez pas lorsqu’un guide avec qui vous avez rendez-vous a 30 minutes de retard, cela peut être courant... Si vous voyagez en bus, annoncez le lieu où vous voulez vous rendre au chauffeur, afin que celui-ci s’arrête à l’endroit indiqué.
Révisez votre espagnol.
Et ceci pour deux raisons. Premièrement, à part dans les villes, dans certains milieux (étudiants, classe moyenne à haute) et dans certains hôtels, peu de gens parlent anglais et encore moins français. Deuxièmement, parce que ne pas parler avec les Colombiens, aussi pauvre que soit votre vocabulaire et mauvais votre accent, risquerait de vous faire perdre la moitié de votre expérience en Colombie. En effet, nombre de choses sont informelles ici, et bien souvent, pour trouver une adresse, apprendre l’existence d’un formidable lieu à visiter ou tout simplement partager des moments de vie avec les locaux, vous devrez échanger avec les habitants. N’ayez pas peur d’être jugé ou d’aller vers les autres, la chaleur et la générosité des Colombiens possèdent une renommée mondiale, et ils ne feront pas cas de votre manière de parler. Avant de partir, reprenez donc quelques bases d’espagnol...
...et prêtez attention aux expressions et mots suivants, employés quotidiennement :
Chimba, chévere, bácano: en relation avec tout ce qui est agréable et formidable, que l’on utiliserait un peu à la manière de «c’est cool», «c’est génial».
Les formules de politesse.
Les Colombiens sont très respectueux lorsqu’ils s’adressent la parole pour demander un renseignement. Me hace un favor ? (faites-moi une faveur ?), Permiso ? (puis-je passer ?), Muy amable (très aimable à vous), A la orden (littéralement à vos ordres) et l’emploi du Usted (vouvoiement) quasi systématique quand on s’adresse à une personne inconnue ou d’âge avancé.
Paila: expression utilisée pour classifier une situation, des personnes ou objets désagréables, qui produisent de la frustration.
Gozar : profiter, prendre son pied.
Don / Doña : utilisé comme Don / Doña + prénom. Signe de respect envers quelqu’un d’âge avancé ou ayant une position de travail importante.
Campesino : paysan.
Tejo : sorte de pétanque locale originaire des Amérindiens Chibcha, qui consiste à lancer un palet à une distance d’environ 20 m, sur une cible carrée recouverte d’une couche d’argile de sorte que le tejo reste en place.
Eco Aldea: désigne le lieu de vie d’un groupe de personnes vivant en communauté et dont l’objectif est d’être responsable socialement, écologiquement et économiquement parlant.
Almuerzo: le déjeuner, le repas du midi. Traditionnellement en Colombie, chaque restaurant possède un almuerzo à prix raisonnable composé d’une soupe en entrée, d’un plat de résistance avec une viande (carne de res = vache, cerdo = porc, pollo = poulet, pescado = poisson), d’un accompagnement (principios) et d’un jus de fruit.
Limonada : boisson courante à base de citron, d’eau et de sucre.
Panela : incontournable, il s’agit de la cristallisation du jus de canne à sucre cuit à haute température.
Aguardiente : boisson nationale, liqueur anisée (environ 30°) issue de la canne à sucre. Chaque région possède sa propre marque.41
Sachez reconnaître les situations où vous devez négocier
Les négociations peuvent parfois être un véritable sport en Colombie, et nombreuses seront les occasions pour vous entraîner : dans les commerces et marchés de rue, dans les magasins pour touristes, pour le logement, lorsque vous effectuez une activité à plusieurs, tentez de demander un descuento (une réduction). En revanche, dans les restaurants, dans les transports en commun et dans les parcs nationaux, les prix sont fixes et personne n’échappe à la règle. Même si parfois vous rencontrerez forcément des personnes qui tenteront de vous soustraire plus de sous que le tarif de base, les Colombiens sont généralement honnêtes et sans mauvaises intentions. Par ailleurs ne tombez pas dans l’inverse extrême, c’est-à-dire négocier au-delà du raisonnable. Demandez-vous quel a été le coût humain et le nombre d’heure de travail qu’il y a derrière un objet ou un service que vous souhaitez acheter. Par exemple, pour des sacs wayúu de la Guajira : une pièce nécessite de nombreux jours de confection manuelle pour le mettre au point. Considérez qu’entre $60.000 et $100.000 COP cela sera déjà un bon prix (entre 20 et 33€). Sachez donc reconnaître les situations (formelles ou informelles) ainsi que la réalité du prix derrière un produit.
Plus d’information sur le guide TAO Colombie, rédigé par François Madon.
Article écrit par l'équipe des guides TAO. Retrouvez-les sur le web :
Site internet : http://www.viatao.com/
Facebook : https://www.facebook.com/tao.madit