"Quand les oranges poussent au nord, les pingouins dansent au sud !"
Voilà, texto, ce qu’un kiwi nous a dit lorsqu’on lui a demandé quel temps il faisait en Nouvelle-Zélande. Aotearoa, ou la Terre du Long Nuage Blanc, s’étire du nord au sud sur plus de 1700km. Au nord de l’île, le climat y est agréable presque toute l’année, et même relativement chouette en été. Au sud de l’île du sud, on est plus proche du cercle polaire que de l’équateur. Les températures, frisquettes, et le vent du sud, glacial, nous rappellent que la Nouvelle-Zélande a été le départ de quelques grandes expéditions vers l’antarctique.
Entre les deux pointes, la Nouvelle-Zélande regorge de paysages à couper le souffle. Des lacs d’eau chaude près de Rotorua aux montagnes enneigées du Mont Cook, des forêts humides verdoyantes de l’East Coast aux plaines presque désertiques de l’Otago, on ne s’ennuie jamais à regarder par la fenêtre. Il est donc tout bonnement impossible de faire un « top ten des must see » de Nouvelle-Zélande.
On aimerait vous dire…
On aimerait vous dire d’aller marcher dans la Waipoua Forest, à la rencontre des immenses Kauris. Ces arbres pour certains plusieurs fois millénaires sont sacrés pour les Maoris : ils sont les rois de la forêt et la protègent des dangers et notamment des hommes.
On aimerait vous dire de creuser une piscine sur la plage de Kawhia, au sud de Raglan. Sur cette plage, tout comme à Hot Water Beach (la bien nommée), l’eau chaude jaillit du sous-sol pour se mélanger à la fraîcheur de l’eau de mer. Un spa grandeur nature, et en plus, sans personne autour !
On aimerait vous dire de randonner dans les Waitakere Ranges, entre les plages de sable noir et les crêtes luxuriantes du parc régional. Passez la nuit en forêt, écoutez les kiwis pinailler et entendre les chouettes chanter.
Et ce n’est pas tout ! Il faut absolument grimper en haut du Mount Mauganui à l’orée du jour, observer le soleil se lever sur la péninsule. En redescendant de cet endroit particulièrement prisé par les sportifs, n’oubliez pas de saluer la vieille dame qui, chaque semaine, grimpe au sommet au petit trot.
Prenez aussi le temps d’aller admirer les étoiles sous le ciel parfaitement noir de Tekapo, à l’abri de la pollution lumineuse. De jour, comme de nuit, Tekapo est un véritable havre de paix. Le lac bleu turquoise, résidu d’anciens glaciers, abrite l’un des observatoires d’astronomie les plus performants sur la planète.
Casse-cous, préparez vous à glisser dans les caves de Waipu, observez, lampe éteinte, les glow worms tapisser la voûte et éclairer les caves de leur lumière. Si l’excursion la plus connue en la matière reste les caves de Waitomo, les petits budgets y trouveront leur compte dans cette expédition indépendante et libre.
Et comment ne pas s’arrêter le temps d’une nuit… ou d’une vie, sur les côtes des Catlins, observer le coucher de soleil sur Nugget Point et attendre que les pingouins aux yeux jaunes et les dauphins entament leur bal. Même s’ils ne se montrent pas toujours, c’est retour en enfance garanti lorsqu’ils sortent de leur cachette !

Et au-delà des beaux paysages ?
On aimerait vous conseiller tellement d’endroits qu’il est impossible de tous les lister. Et au-delà des paysages à admirer, il y a aussi toute une dimension culturelle et sociale qu’on ne peut décemment pas négliger lors d’un voyage en ces lointaines contrées.
Bien que l’histoire de la Nouvelle-Zélande est relativement récente (les Maoris sont arrivés entre 800 et 1000 et les colons vers 1769), elle est déjà marquée par de nombreux évènements. L’un des plus importants, c’est la signature du Traité de Waitangi, le 6 février 1840. Ce contrat devait acter la pacification des relations entre colons et Maoris et l’entrée du territoire dans le giron de la couronne d’Angleterre. Le musée qui s’est installé près du treaty ground conte l’histoire de cet accord controversé. Chaque année, de grandes manifestations sont organisées sur Waitangi. On vous conseille notamment d’assister à la dawn ceremony, où vous pourrez écouter les prières des chefs maoris et comprendre un peu mieux les débats actuels autour de la question culturelle.
Car l’histoire, c’est aussi le sort réservé aux populations maories, autrefois reléguée au ban de la société. Si à l’heure actuelle les problèmes socio-économiques qui touchent cette frange de la population sont toujours très prégnants, il y a une véritable volonté, de la part des descendants des premiers habitants, de renouer avec leurs racines et de faire exister leur culture sur le plan national. Ainsi, le Te Reo, la langue maorie est reconnue comme langue officielle depuis 1987 et il n’y a presque qu’en Nouvelle-Zélande que vous entendrez parler d’un parti politique culturel. La culture maorie est largement mise en avant à travers les hakas des All Blacks, mais aussi au quotidien. Cette richesse culturelle se rencontre notamment à travers l’art local : nombre de statuts et de bâtiments sont gravés dans les styles maoris. Et en y prêtant attention, il y a plusieurs événements qui rythment l’année et célèbrent la culture maorie, comme le Matariki (le Nouvel An maori, en juin), Waitangi Day ou encore te Matatini festival, le championnat mondial de kapahaka.
Pour découvrir la culture maorie, on vous déconseille cependant de visiter les villages touristiques qui ne représentent que l’aspect folklorique et aucunement authentique de cette culture ancestrale. A la place, il y a un petit village caché sur les bords du lac de Rotorua et qui vaut vraiment le détour, le village fumant de Ohinemutu. Son église, qui mélange le style latin et maori, est absolument à voir.
Pour goûter les hongi (plat traditionnel de légumes et de viande cuit dans le sol et les pierres de lave), rendez-vous à Kawhia chaque année en février à l’occasion du Kai Festival, LE festival de dégustation des plats maoris.
Bref, si vous ne l’aviez pas déjà deviné, conter la Nouvelle-Zélande en quelques mots, c’est une mission impossible. L’archipel a tant à offrir que chaque voyageur peut y trouver son compte. Sportifs, photographes, familles, amateurs de voile ou de glisse... êtes-vous prêts à prendre votre ticket ?
Article rédigé par Camille et Pierre-Jean (Breizh-Zelande), blogueurs ambassadeurs du salon.